Les Muriers

Le mûrier blanc est un arbre à fût court. Le port de ceux qui demeurent rappelle celui des saules du Nord de la France. Il peut atteindre 8 à 10 mètres de haut et son tronc 1 à 1,5 m de diamètre. Ses feuilles alternes dénuées de poils sont appréciées des herbivores. Les fleurs verdâtre en épi apparaissent à la mi-avril. Le fruit rappelle celui de la ronce mais il a une chair douçâtre. A l’automne, ses frondaisons prennent une magnifique teinte jaune d’or.

L’élevage du ver à soie ne put se développer dans le sud-est qu’après l’extension des plantations de mûriers blancs.

Le ver à soie et le mûrier

Le ver à soie (magnan en provençal) est la chenille d’un papillon nocturne le Bombyx mori.

La culture du mûrier, l’élevage des vers et la production de soie furent florissant de 1720 à 1900. Le déclin de cette activité fut causé en particulier par une maladie : la pébrine ainsi nommée à cause des tâches couleur poivre (pebre) dont se couvraient les chenilles atteintes. C’est Pasteur qui en 1866, réussit à traiter cette épizootie.

Vie du ver à soie

Début juillet le papillon femelle pond environ 300 œufs, lequels restent en sommeil jusqu’au mois d’avril suivant.

Il faut alors maintenir les œufs au chaud (à environ 25/30°) pendant 20 jours afin qu’ils éclosent. Pour ce faire, les femmes les gardaient sous leurs jupons, sur leur poitrine, ou bien on les tenait sous la couette du lit. Des graines sortent de minuscules vers ou chenilles de 3 mm de long. Tout desuite ils se nourrissent de feuilles de mûrier qu’on place dans la boite où on les tient, mais très vite on les porte sur les claies de la magnanerie.

Pendant 35 jours de leur vie de chenille les vers muent quatre fois. De plus en plus voraces, ils engloutissent à grand bruit les morceaux de feuilles qu’on leur apporte matin, midi et soir. Pendant ces 35 jours ils ont été l’objet de soins attentifs car ils sont fragiles, sensibles au froid, à l’humidité, au bruit et à diverses maladie. C’est pourquoi la magnanerie, désinfectée chaque année, doit être aérée et maintenue à au moins 15° par des cheminées ou des poêles.

La cueillette des feuilles nécessitait un important personnel, les feuilles devaient être données sèches, légèrement fanées et disposées sur des claies en couche mince pour éviter la fermentation.

A la fin mai, les vers ayant achevé leur développement vont se transformer en chrysalide. C’est la montée en cocon ou encabanage qui dure trois jours. On dispose entre les claies des branches de genêts, les chenilles y montent et s’enveloppent dans le fil de soie secrété par les deux glandes filières de leur tête.

Au bout de 20 jours, soit début juillet, le papillon adulte était prêt à sortir en coupant le cocon pour le percer. Pour avoir un long fil de soie il fallait évidemment éviter cette sortie et l’on jetait les cocons dans l’eau à 80° ( un certain nombre d’entre eux étaient réservés pour obtenir les papillons afin que le cycle puisse recommencer).

Extrait du livre de Charley Schmitt – Crestet village de Vaucluse